• Un suspense insoutenable : "Fourteen Hours" (1951, VOSTFR) !

    Bon Samedi à tous ! Comme annoncé, voici votre sortie hebomadaire sur "FEST" !

    En 1951, Henry Hathaway, grand spécialiste du genre, réalise pour la Fox ce film noir qui n'en est pas un : "Fourteen Hours". Aujourd'hui, le film survit dans la mémoire des cinéphiles parce qu'il est le premier de Grace Kelly (dans un rôle secondaire). Il est pourtant pourvu de nombreux autres atouts, à commencer par un scénario implacable respectant les trois unités de temps, de lieu et d'action de la tragédie classique.

    Un jeune homme dégoûté de la vie, Robert Cosick (Richard Basehart) loue une chambre dans un prestigieux hôtel new-yorkais et se réfugie sur l'étroite corniche qui longe la façade, d'où il menace de se jeter dans le vide. La police est sur les dents, d'autant qu'elle doit s'en remettre au seul agent Charlie Dunnigan (Paul Douglas) pour négocier avec Cosick. Unique être humain lui ayant manifesté un peu de sympathie, Dunnigan va tenter l'impossible pour persuader Cosick de rentrer dans la chambre. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas aidé par ses supérieurs, qui s'adjoignent les services d'un psychiatre forcément à côté de la plaque (Martin Gabel), laissent entrer un faux ecclésiastique à la recherche de promotion personnelle, ou rameutent le père émasculé (Robert Keith), la mère hystérique (Agnes Moorehead) et la fiancée impuissante (Barbara Bel Geddes aux yeux de cocker triste) de notre désespéré.

    Outre les nombreuses péripéties qui émaillent cette très longue journée, prélude à un climax nocturne qui vous coupera le souffle, Hathaway aère sa mise en scène en nous promenant dans les rues adjacentes, à la rencontre des témoins de cette aventure, nous brossant un panorama des réactions possibles à pareil événement, de la compassion au cynisme le plus cruel. Ajoutez à cela une caméra virtuose et un art du montage qui a su fondre sans hiatus aucun les plans tournés à Hollywood et ceux filmés dans la Grosse Pomme, vous obtenez ce chef-d'oeuvre méconnu du suspense qui figure au premier rang de la filmographie de ce merveilleux acteur si humain, Paul Douglas.

    À noter, l'audio anglais (US) est sur la piste 1. Sur la piste 2, vous avez un commentaire anglais (US) en VO pure, à réserver aux anglophones accomplis.

    Sur ce, bon film et à demain sur mon autre blog pour découvrir une de mes fiertés récentes de traducteur.


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